Voici l’exemple parfait d’une collaboration réussie, comme nous en menons régulièrement avec des créateurs comme mes amis James et Helen Basson.

Séduite par leur philosophie et par leur parti pris créatif engagés, c’est à eux que Martha a confié la conception de cet espace de 500m2, situé sur l’arrière des bâtis et fermé par les murs des communs, de la bastide et de la grange.

L’idée de James : interpréter de façon très contemporaine le paysage alentour; les champs et leurs parcelles syncopées, le paysage rythmé par les canaux, le son et le mouvement de l’eau, le métal des outils agricoles… À nous la mission de donner corps et vie à cette composition très cérébrale et graphique et d’en faire naître une atmosphère de sérénité bien singulière.

Tout est donc parti d’un dessin très précis. Un plan aux formes et aux proportions millimétrées. Puis d’une harmonie à équilibrer entre les matières, les couleurs et les sons. Enfin d’un savant dosage entre le tableau vivant et l’espace d’usage ou, par exemple, les allées permettent un cheminement contemplatif et ou une large place a été ménagée pour accueillir table d’hôtes et tonnelle.

Le rôle central de l’eau dans la composition fut bien sûr la contrainte technique la plus délicate : une citerne de 3000 litres est enterrée sous le jardin. Mise en mouvement par quatre pompes puissantes, mais parfaitement silencieuses, l’eau s’écoule par un réseaux de canaux en acier spécialement réalisés en Angleterre. Un ingénieux système de débordement permet sa circulation et sa récupération.

Les végétaux sont d’essence locale : santolines, graminés et sauges, plantés de façon cadencée et ordonnés en parcelles chromatiques. Les arbres, les bâtis de pierre et la hauteur des gouttières d’acier offrent des contre-chants verticaux à cet ordonnancement très horizontal.

La porte sculpturale, les rampes en fer forgé et les éclairages aux souples tiges de cuivre enroulées sur les troncs ajoutent la note finale.

Tout est en place. La nouvelle vie de Martha peut commencer.