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Le jardin oublié du vieux mas
Chez Bru & San, à Fontvieille
Ce couple de graphistes parisiens cherchait un refuge campagnard, dépaysant et ensoleillé. Ils ont déniché dans cette petite ville des Alpilles une vieille maison à l’abandon, avec son jardin en friche. Le terrain en pente douce entouré de grands arbres, les vestiges des murets de pierre, la végétation livrée à elle-même et le mas, niché au tout au fond, étaient riches de belles promesses. La page n’était pas blanche mais il fallait tout refaire... sans rompre le charme.
Date de création
2014
Surface
1400
m2
Budget
60000
Le jardin oublié du vieux mas
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Le calme et la nature, mais aussi la proximité directe du village. La douce intimité d’un endroit un peu secret sans les désagréments de l’isolement. L’authenticité d’un vieux jardin mais dont la moitié des végétaux étaient moribonds...

Que proposer à ces citadins pleins de paradoxes ?

Dès ma première visite, les choses étaient claires : leur jardin idéal était là, invisible encore à leurs yeux mais comme évident pour moi.

Il fallait tout revoir : redéfinir les espaces, réorienter le jardin par rapport au mas et le rendre lisible.

Puis composer à partir de ce qui était déjà là : conserver un maximum des végétaux existants, s’appuyer sur les structures minérales, caractéristiques de la région, maîtriser le dénivelé, tant pour la circulation des personnes que pour l’écoulement des eaux, créer une succession d’espaces dédiés où l’on puisse se tenir selon l’heure de la journée, l’ensoleillement, les activités mais que l’on puisse aussi embrasser d’un seul regard pour profi ter de l’espace. Enfin, planter de nouveaux végétaux, adaptés au climat, nécessitant très peu d’arrosage et qui fassent renaître la luxuriance d’origine…

Le terrain a été recomposé en plusieurs zones, sur plusieurs niveaux et clos d’un mur de gabion à la fois contemporain et cohérent avec la minéralité locale. Les arbres furent déplacés, les murets démontés, leurs pierres conservées et réemployées dans une nouvelle implantation dans la tradition de la pierre sèche.

Le choix des essences végétales fut primordial : les plantes et les massifs ont été disposés de manière à s’entremêler, courir sur les murets et escalader les tonnelles. Même le vieil acacia fatigué a été reconverti en tuteur géant pour une généreuse glycine.

Afin de limiter l’arrosage et l’entretien, l’option du jardin sec a été retenue. Pour conserver les grandes étendues de verdure, un couvre-sol, Lippia nodiflora, remplace avantageusement le gazon.

Dans ce domaine où les euphorbes sont reines comme elles le sont aussi dans les collines alentours, Bru et San profitent d’une large palette d’arbres, de plantes et de fleurs locales mais aussi d’espèces botaniques d’exception : Trachelium caeruleum, Helichrysum orientales ou encore Kniphofia tritoma qui leurs réservent de belles surprises tout au long de l’année.

Peu à peu, le jardin se referme sur lui-même pour créer une sensation de grande intimité. En recevant leurs enfants et leurs amis ou en se retrouvant à deux, carnet d’aquarelle en main, Bru et San profitent en toute quiétude de la renaissance de leur jardin oublié.


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